Philippe Jaccard

Né en 1961 à Sainte-Croix, Philippe Jaccard propose à travers ses images une vision personnelle et imagée des sommets qu’il a parcourus. Dans son travail actuel «Près de chez moi», il met à contribution toute son imagerie «montagnarde» pour transgresser les dimensions et débusquer les lignes cachées dans des éléments végétaux, des troncs et des souches. Celles-ci sont ensuite magnifiées dans une ambiance alpine et sauvage. L’objectif de l’appareil est utilisé tantôt pour rapprocher les détails et écraser les lignes, tantôt pour éloigner le sujet et recréer de la profondeur. En suivant les arêtes ou en glissant le long des faces, le regard se laisse apprivoiser et oublie peu à peu que ces montagnes sont de bois et que leur taille dépasse rarement le mètre.

 

Atteint dans sa santé, ne pouvant plus aller en montagne, Philippe Jaccard s’échappe de cette contraction des distances en révélant des sommets tout proches pouvant être parcourus sans effort démesuré, juste avec les yeux... ou la pointe d’un crayon.

 


AU SUJET DES ŒUVRES


« Fin de journée sur les Fathi Brakk Towers » : les Fathi Brakk Towers sont les premiers maillons d’une impressionnante chaîne de sommets de plus de cinq mille mètres situés au sud du glacier de Charakusa, dans le Karakoram pakistanais.


« Expédition au King Peak »: ce sommet canadien qui culmine à 5 173 mètres est situé à la frontière entre le Yukon et l’Alaska, dans l’une des plus grandes zones glaciaires du monde. Son éloignement est tel qu’il a fallu pas moins de quarante-quatre nuits de bivouac aux premiers ascensionnistes pour faire l’aller-retour vers son sommet.


« Le surfeur de nuages » raconte une quête : « Toute la journée, nous avons cherché la trace à suivre pour franchir le dernier col. Elle devrait pourtant être évidente à repérer avec sa silhouette caractéristique décrite avec précision dans le guide des itinéraires de la région. « À partir de la base de la tour ressemblant à une dent, se glisser sur le pied de ce "cinq" que forme le vallon. Après une courbe à gauche, s’élever en ascendance dans la même direction jusqu’à la barre de rochers supérieure puis au col sur la droite. » Nous ne l’avons jamais trouvée, mais au fi l de la montée, c’est un « cinq » en forme de trace laissée par un surfeur de nuages qui nous a conduits à bon port. »


« Éclaircie sur la cordillère blanche » : « Avant de nous attaquer à la face sud de l’Artesontaju, nous avions besoin de nous familiariser aux conditions locales sur les pentes de la pyramide de Garcilaso. La fin de l’escalade s’est faite dans la tempête. Arrivés au sommet avec le début de l’éclaircie, c’est une vue extraordinaire sur notre objectif, l’Artesonraju (5 999 m) et son proche cousin, l’Alpamayo (5 947 m) qui nous a accueillie. »